Ils sont légions et se répartissent en multitude de classes. Chaque classe se divise en milliers de sous-classes, chaque sous-classe se divise à l’infini. Ils irriguent de leurs miasmes, fourmillent dans les livres anciens, figés dans l’encre des gravures, nombre de peintres et d’imagiers en ont dressé des portraits saisissants. Ils favorisent une certaine forme d’inventions et procurent des sensations jubilatoires à certains visionnaires.
En 1818, Jacques Auguste Simon Collin de Plancy publie une classification alphabétique des éléments pouvant être qualifiés ou non de toxiques pour l’époque… Connu sous le nom de Dictionnaire Infernal, ces deux volumes ont pour titre : Bibliothèque universelle, sur les Êtres, les Personnages, les Livres, les Faits et les Choses qui tiennent aux apparitions, à la magie, au commerce de l’enfer, aux divinations, aux sciences secrètes, aux grimoires, aux prodiges, aux erreurs et aux préjugés, aux traditions et aux contes populaires, aux superstitions diverses, et généralement à toute croyance merveilleuse, surprenante, mystérieuse surnaturelle.
Malgré une préface saturée en dévotion ennuyeuse, la liste des créatures reste dense et très fournie.
La Demeure du Chaos s’expose et met en oeuvre la vérité d’un monde, elle en est son lieu spécifique, son reflet son incarnation. Mais elle existe par la présence d’autrui : “c’est le regardeur qui fait le tableau“ énonçait Marcel Duchamp.